LETTRE AUX PORTEUSES D’ARGILES

Les doigts dans la terre

LETTRE AUX PORTEUSES D’ARGILES

 

Tisserant des profondeurs,

Elle avait pétri la fertilité thermique avec maestria telle une danseuse flambante de bikut-si, elle avait malaxé la patte grise dans la quintessence sublime de l’eau

 

Moue moulée avec ardeur et ancestralité

Elle s’unissait tout en fécondant l’âme acre de la terre

 

Bali Bali s’ondulait argileusement jusqu’à la transpiration suprême,

Elle enterrait son nombril dans les cavernes terreuses des printemps.

Avec ces doigts flexibles elle manipulait les éléments dans le vase de sa pomme tribale, puis elle bouillissait la survie dans les saveurs épicées du Nord.

 

Bali Bali avait souvent parcouru monts et plaines,

Savanes et forêts,  guidée par la salvatrice faïence,  engloutie sous le globe de l’humanité. Elle lubrifiait l’interface de la coupole avec ses orteils affectueux.

Sa volonté démente de fouineuse abyssale suait de sainte rébellion. Elle avait extraie le liquide intestinal des marécages pour béatifier l’immortellement humain

 

Le jaune de l’argile avait coagulé entre les lignes de sa main origine,

Ses ongles avaient absorbé les vernis décoratifs à base de graine et de roche.

Dès la tombée du printemps Bali Bali cuisait enfin l’igname dans le ventre de sa poterie de terre où résident fragilité et verdoyante de nos primitivismes

Toi qui momifies les valeurs du temps dans les courgettes du vent.

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